CAMOUFLAGE, 2014

Mannequins en résine, plastique et métal, tenues de camouflage en tissu et plastique, peinture acrylique.
Dimensions variables.
Musée International des Hussards, Tarbes.

CAMOUFLAGE

Exposition personnelle

Commissariat : Magali Gentet et Nicole Zapata

Musée International des Hussards, Tarbes.
02.05.14 - 15.06.14

Invité depuis plusieurs mois par le centre d’art du Parvis pour mettre en oeuvre sur le territoire tarbais un programme d’expositions et d’interventions "hors les murs", Laurent Lacotte a proposé un projet contextualisé répondant aux particularismes des lieux. Cette invitation fut ainsi l’occasion pour l’artiste de dresser un portait robot de la ville de Tarbes, une cartographie géographique et sensible de cette société urbaine, qui a donné lieu à la réalisation de plusieurs oeuvres et interventions : dont une installation éphémère en centre ville de Tarbes présentant un cabinet de Voyance imprédictible, une exposition à Omnibus convoquant, non sans critique, la figure de Daniel Buren, un des plus célèbres artistes contemporain français, mais également une intervention éphémère dans le jardin Massey rendant un hommage humoristique aux gloires locales. L’exposition au Musée Insternational des Hussards, inspirée par son étonnante collection de costumes et d’uniformes de Hussards, est la dernière étape de ce parcours artistique hors les murs. Avec l’exposition "Camouflage" Laurent Lacotte dresse un parallèle entre l’histoire de l’art et l’histoire du camouflage militaire né en France lors de la première guerre mondiale. C’est en effet, durant la "Grande guerre" que l’armée française utilisa la première les compétences de différents artistes cubistes tels Fernand Léger, André Mare ou Jacques Villon pour qu’ils appliquent au camouflage leurs techniques picturales. Confrontée en effet à une équation plastique similaire, "intégrer la figure au fond", la peinture de camouflage s’est immédiatement tournée vers le système qu’offrait alors le cubisme pour intégrer l’objet à son environnement en déstructurant les volumes, les contours et les plans. Ainsi des Cubistes, réunis en février 1915 au sein de l’armée dans une section spéciale appelée “camoufleurs”, firent passer cette technique militaire passive à une stratégie active qui prit durant la première guerre, puis pendant les suivantes, une importance considérable. Au sein des collections du musée, Laurent Lacotte disperse une série de 5 mannequins habillés de vêtements de camouflage contemporain : des "Ghillies Suit", sortes costumes végétaux aujourd’hui utilisés par les militaires pour se fondre dans des paysages naturels. Les mannequins ainsi costumés sont grimés aux couleurs des murs des salles dans lesquelles ils sont implantés et se fondent littéralement dans le décor… étant autant montrés que cachés. Ainsi, l’intervention de l’artiste dialogue discrètement avec les collections du Musée consacrées à l’histoire mouvementée des Hussards. Au-delà des ponts historiques et artistiques évidents tissés entre l’histoire militaire et l’histoire de l’art, cette installation interroge une certaine idée de la déshumanisation de nos mondes contemporains, avec en point de mire l’illusoire tentative d’échapper aux moyens de surveillance de contrôle actuels.

Magali Gentet, 2014

Laurent Lacotte
Laurent Lacotte art
Laurent Lacotte artiste